Championnat de France d’escalade mais pas que…

Résumer ce périple pour nos 4 grimpeurs et 2 juges à une simple compétition serait réducteur.

Oui il y a eu de beaux « combats » comme dirait Sofya pour arriver le plus haut possible dans chaque voie et ramener des points à son équipe. Beaucoup de « frustrations » aussi, comme dirait Alessia et Ysaline, puisqu’un seul essai était possible dans les 10 secteurs offerts. Un vol, une chute et pas possible de refaire, il faut descendre. Dès lors, ce championnat de France demandait un haut niveau d’expertise, il consacrait la finalisation de l’année française où les autres équipes s’étaient qualifiées, d’abord aux championnats départementaux puis, académiques. Toute l’escalade était en tête où chaque grimpeur installait sa sécurité en clippant les dégaines au fur et à mesure. Ce fut ce qui a également marqué Alessia.

Ce degré de compétence était validé par un panel de juge arbitre, dont Nadim et Marius faisait partie. Les deux ont résumé leur déplacement comme « enrichissant » : une formation solide et des prises de responsabilité, qui leur ont ouvert le diplôme de jeune juge national français. Bravo !

Cependant cette expérience française va au-delà du pôle sportif. D’abord beaucoup parle de « souvenirs inoubliables », de « dégustations délicieuses », « d’un plein air » « vivifiant », le décor de Briançon était, en effet, féerique.

350 grimpeurs et 100 juges autour d’une même passion de l’escalade. Une atmosphère compétitive mais aussi conviviale, puisque, souvent le défi est davantage tourné vers l’élément : le mur plutôt que vers l’autre. La confrontation est médiée par le milieu. Cela donne toujours une ambiance à part qui favorise les échanges, comme l’a souligné dans son discours le maire de la commune des Alpes. Nos jeunes ont réappris la carte de France avec les villes des lycées représentées. Ils ont découvert le handicap avec la formule du sport scolaire « sport partagé », mêlant dans une même équipe des valides et des jeunes différents, où le principe est d’adapter les voies (par exemple quelques prises en plus) mais d’être sur le même lieu et invisible au cœur d’une équipe de son établissement. Enfin, nos moscovites ont découvert les filières professionnelles et technologiques dont certains jeunes sont issus que nous n’avons pas au LFM. Ils ont tissé, par exemple, des liens avec des apprentis boulangers.

Ainsi ce déplacement achève des mois de préparation physique et mentale, la fin d’un chemin d’un premier chemin mais redonne envie également de repartir encore plus à l’entrainement et d’ouvrir un second chapitre.

Virginie ROBERT, Matthieu ROBERT