Archive for avril, 2024

L’enregistrement multi-langue

Mercredi dernier les élèves de 3e encadrés par M.Valtchenko, professeur de musique, se sont rendus dans un studio d’enregistrement. C’est une grande tradition : les 3èmes disent au revoir aux cours de musique et au collège en enregistrant un disque avec leurs chansons préférées.

Cette année les élèves ont chanté en 9 (!) langues : français, russe, anglais, espagnol, italien, hébreu, coréen et en langues du Congo et du Cameroun. Cet enregistrement sera édité et fera un bon souvenir du collège.

Voici quelques photos de cette sortie musicale :

 

 

 

Visite de Mme l’Ambassadeur du Canada

Vendredi dernier le 12 avril, les collégiens ont eu l’honneur de recevoir la visite de Mme l’Ambassadeur du Canada Sarah Taylor et son époux M. Kavanagh, un écrivain célèbre. A cette occasion, ils avaient préparé avec le professeur de musique M. Valtchenko une chanson canadienne et des présentations sur les thématiques différentes reliées au Canada : le sport, la nourriture, les animaux, les peuples indigènes, etc. Ils ont ensuite pu échanger avec Mme l’Ambassadeur sur l’histoire, la culture et les traditions canadiennes et gouter les crêpes avec le sirop d’érable.

L’équipe anglais, ELCE et Disciplines Non Linguistiques en anglais 

Retour des élèves

Vendredi 12 avril 2024 de 10 heures à 12 heures, Mme l’Ambassadeur du Canada en Russie est venue nous rende visite !

Accompagnée par Lara et Alexandra Mme l’Ambassadeur a fait le tour de l’établissement tout en découvrant et admirant des exposés, des présentations basés sur le Canada et sa culture.

Commencé par la chanson canadienne « This Land is Your Land » chantée par les 5eB la rencontre a très bien débutée. Mme l’Ambassadeur nous a également parlé du Canada. Mme Ebel nous a préparé les fameux pancakes canadiens !

La rencontre s’est donc très bien déroulée et nos élèves ont enrichi leur savoir !

Merci aux professeurs et aux élèves !

 Nadim, 5B

On Friday 12/04/2024 the Ambassador of Canada to the Russian Federation with her husband visited the French School of Moscow. Students from many classes made their presentations on many topics about Canada. Traditional Canadian pancakes with maple syrop were prepared for this event.

Everybody enjoyed this experience!

Dimitry, 5 B

Dans les coulisses d’une maison d’édition

Le jeudi 11 avril, les élèves de CM1A de l’Ecole Ivan Bounine se sont rendus au siège des éditions Samokat (la première maison d’édition russe indépendante spécialisée dans les livres jeunesse qui a fêté ses 20 ans en 2003) situé en plein centre-ville, dans le vieux quartier de la rue de M. Ordynka. Cette visite a été organisée dans le cadre du projet sur l’histoire du livre mené par Annabelle Père, l’enseignante de la classe, et Lara Ovsyannikova, la professeure documentaliste de l’école.

Nous avons eu la chance de monter à l’étage des bureaux pour nous plonger dans l’ambiance du travail de nombreux personnels du service éditorial et du service marketing qui créent des livres et qui assurent la liaison avec les auteurs, les illustrateurs, les traducteurs, les correcteurs ainsi que le graphiste-maquettiste sans parler des services communication et diffusion qui sont très importants pour la vente des livres. Madame Elena Titova qui a animé cette rencontre nous a présenté les différentes étapes nécessaires à la fabrication d’un livre. Nous avons également visité la librairie très cosy de cette maison d’édition qui se trouve au rez-de-chaussée.

En rayon, nous avons eu la joie de repérer plusieurs livres des auteurs français et francophones traduits en russe: Timothée de Fombelle, Michel Tournier, Marie-Aude Murail, Tomi Ungerer, Jean-Claude Mourlevat et beaucoup d’autres. D’ailleurs, le premier livre paru chez Samokat c’était Cabot-Caboche, un roman de Daniel Pennac. Le jour de notre visite, la rédactrice en chef Irina Balakhonova était présente à la Foire internationale du livre jeunesse à Bologne, donc de nouveaux beaux livres paraîtront bientôt pour le bonheur des petits et des grands.

Tous les élèves de CM1A sont repartis à l’école un livre à la main : Sport-o-rama de Benoît Tardif.

Quelques jours plus tard, lors de leur séance de BCD sur la chaîne du livre, les CM1 ont écrit  leurs impressions de cette sortie inoubliable:

Stepania : J’ai appris que pour faire un livre, il faut 10 ou15 personnes, et que pour être traducteur, il faut connaître beaucoup de langues.

Adrien C. : Pour faire un livre, il faut beaucoup de gens : l’éditeur, l’auteur, l’illustrateur, le chercheur (qui peut consulter l’auteur).

Natacha : J’ai bien aimé cette maison d’édition. C’est là où les gens travaillent pour faire paraître des livres. Je me verrais bien travailler là-bas l C’est difficile de faire un livre !

Denis : Jeudi dernier, nous sommes allés à la maison d’édition russe Samokat. Mais là, j’ai vu aussi des livres en français et en anglais. La dame nous a même montré le livre russe « L’appartement » traduit en arabe!

Artem : J’ai beaucoup aimé les illustrations.

Liza : Pour publier un livre traduit, il faut se mettre d’accord avec le vrai auteur.

Maïïa : Après que le texte du futur livre est écrit, illustré, corrigé et mis en page, il va à l’imprimerie. Après, les livres sont entreposés dans de grands hangars, d’où ils vont vers les librairies et les bibliothèques, d’où ils vont chez nous.

Ekaterina : J’ai un peu appris sur l’histoire du livre et sur l’édition, c’était bien.

 

En postscriptum : L’objectif des éditions Samokat est d’utiliser le livre pour construire des ponts entre les cultures et les générations, pour créer un espace de réflexion et de communication entre les parents et les jeunes. « Nous publions des livres pour ceux qui souhaitent parler de sujets importants de manière honnête, sincère et intéressante – pour les enfants, les jeunes et les adultes ».

Pour en savoir plus sur cette maison d’édition russe bien réputée https://samokatbook.ru/izdatelstvo/

Livres édités chez Samokat en BCD EIB : https://1239999a.esidoc.fr/decouvrir/livresfiction/s:samokat

Par Lara Ovsyannikova, Annabelle Père et les CM1 A

Une conférence scientifique au Lycée A. Dumas

Une conférence scientifique s’est tenue au Lycée Alexandre Dumas, organisée par son laboratoire de mathématiques, le mardi 9 avril. Elle a été animée par Madame Vinogradova de l’Université d’État Lomonossov de Moscou. Elle y a soutenu sa thèse de doctorat dans le département de mécanique et de mathématiques. Madame Vinogradova possède un parcours universitaire remarquablement complet puisqu’après la fin de ses études au Collège Universitaire Français de Moscou, elle a passé le concours de la sélection internationale Lettres de l’ENS Paris, où elle a obtenu son master.

Le thème de la conférence était : Modélisation mathématique et mécanique des milieux continus : le cas de fluides magnétiques.

Nos lycéens de seconde, première et terminale ayant choisi les spécialités mathématiques ou physiques ont été invités à cette présentation qui les a captivés. Elle leur a offert l’opportunité d’engager des échanges pertinents avec la chercheuse.

Utilisant un langage scientifique accessible, Madame Vinogradova a montré la mise en œuvre des démarches expérimentales, analytiques et numériques qui permettent de résoudre des problèmes de mécanique des milieux continus.

Après avoir présenté l’institut scientifique dans lequel elle mène ses travaux, Madame Vinogradova a exposé son sujet de recherche dont elle a publié récemment les conclusions dans une revue scientifique en ce début d’année 2024.

Elle a également illustré les applications concrètes de ses travaux, notamment la lévitation des corps solides dans un fluide magnétique, dans divers secteurs industriels.

En conclusion, lors de da la partie des questions-réponses en fin de conférence, Madame Vinogradova a partagé son parcours universitaire et les motivations qui l’ont guidée vers son domaine de recherche des mathématiques appliquées à la physique.

Les professeurs de mathématiques du LFM

Voyage à Saint-Pétersbourg

Du 8 au 12 avril, les élèves de Terminale et de 1ère sont partis en voyage à Saint-Pétersbourg, accompagnés par leurs professeures de russe Mme Olivier et Mme Pressman. Un voyage dédié à la littérature.

Le départ a eu lieu dans la soirée du lundi 8 avril, depuis la gare de Leningrad. Nous avons donc passé la nuit dans le train historique « Krasnaya Strela » (« Flèche Rouge »). Une fois arrivés à Saint-Pétersbourg, à la gare de Moscou, l’équipe est partie pour sa première excursion… en bus ! l’occasion de passer devant les lieux iconiques de la « capitale du nord » : le Palais d’hiver, les cathédrales de Notre-Dame-de-Kazan et Saint-Isaac et la statue du Cavalier de bronze. Puis nous avons visité de nombreux lieux directement liés à la vie de Pouchkine : son dernier appartement, le lieu du duel avec d’Anthès.

Nous avons consacré la deuxième journée à la visite du palais du Tsarskoïe Selo et du Lycée du Tsarskoïe Selo où étudia Pouchkine et nous avons appris plein de choses intéressantes sur la vie des lycéens de l’époque.

Durant la troisième journée, l’équipe a visité des lieux historiques liés à la vie et à l’œuvre de Fiodor Dostoïevski. Nous avons beaucoup marché et avons notamment visité la maison de l’écrivain. Le soir, nous sommes allés voir le ballet « La Belle au Bois Dormant » au théâtre Mikhaïlovski.

Le voyage s’est terminé par la visite de l’appartement d’Anna Akhmatova au « Fontanniy Dom » (« La Maison sur la rivière de Fontanka ») et du Musée Russe notamment de l’exposition permanente consacrée à l’art du XXe siècle, où l’on peut retrouver l’un des trois « Carrés Noirs » de Malevitch.

Ce voyage culturellement très riche a plu à tous les élèves, qui en garderont de très bons souvenirs.

Par Roman Genko

Nouveaux sweats LFM

Projet de l’Association des élèves du lycée (AEL), le sweat LFM-2024 a été conçu en couleurs achromatiques sur demande de nombreuses personnes intéressées. Avec beaucoup de style, ce vêtement a été apprécié par tous !

La ligne a été complétée par des t-shirts : un sobre pour le sport et l’autre plus casual avec un dessin coloré.

Tous ces vêtements portent des logos du LFM et de l’AEFE et vont servir à la promotion de notre établissement.

Merci à l’AEL pour ce projet bien réussi !

Ensemble on va plus loin!

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin! Voici le thème du concours de Kamishibaï, théâtre de rue japonais, pour lequel les élèves d’ELCE 3e ont créé leur projet. Le 9 avril 2024 ils l’ont présenté aux élèves de 6e, 2nde et Tle et leurs enseignants lors du vernissage de l’exposition au CDI.

Les auteurs de ce projet – Sofiya, Théodore et Philippe – ont su réunir leurs talents individuels pour imaginer ensemble la quête d’un jeune peintre japonais qui a traversé de nombreux pays et a découvert des traditions culturelles différentes et des œuvres d’art célèbres. Sur son chemin il rencontre les “Arbres du voyageur”, des personnages symboliques qui lui parlent de leurs “racines”.

Chacun avait son rôle et ses tâches dans la création de l’histoire, mais à la fin du chemin ils suivaient tous ensemble le destin du héros avec émotion.

Kamishibaï (kami – “papier”, shibaï – “théâtre”, donc théâtre en papier) est une démonstration d’une série d’illustrations accompagnée d’un récit écrit exprès pour cette présentation.

Né au XIX siècle, le Kamishibaï consistait d’un cadre en bois, installé le plus souvent sur une bicyclette, dans lequel on inserrait des planches de carton.

Le narrateur faisait défiler les dessins et commentait l’action. En plus de l’écran, une boite avec des bonbons était attachée au vélo. Le narrateur annonçait le début du spectacle avec des baguettes en bois et on pouvait acheter sur place des bonbons et des jouets.

L’histoire du peintre japonais avec sa fin heureuse a suscité chez les spectateurs leurs propres interprétations et leur propre compréhension du proverbe Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Ce n’est pas surprenant, puisque la tradition artistique japonaise comprend un espace pour l’imagination et une libre interprétation de l’intention de l’auteur.

Même les auteurs de l’histoire ont chacun des épisodes différents qu’ils trouvent les plus importants, et ils s’identifient avec des personnages différents qui parlent des langues différentes.

A la fin de la présentation, les invités ont pu échanger leurs impressions et poser les questions qui les ont le plus intéressés.

Les dessins et les accessoires ont suscité un grand intérêt. La distribution des chocolats était aussi une surprise bien accueillie.

La présentation était accompagnée d’une exposition des dessins et des textes de chaque épisode de l’histoire, avec des dialogues traduits des six langues parlées par les personnages. On peut également y trouver les informations sur les œuvres d’art inclues dans la performance ainsi que la vidéo du Kamishibaï.

L’exposition est ouverte au public au CDI jusqu’aux vacances.

Texte et photo: Anna Antonova

Tournoi de tennis de table

Dans le cadre des activités du midi proposées aux élèves du secondaire lors de la pause méridienne, les élèves de la 6ème à la terminale peuvent jouer au tennis de table.

Pour les vrais amateurs, un Grand tournoi du printemps ouvert à tous les âges a été organisé par Stéphane, Assistant d’éducation qui encadre cette activité.

Après une série de matchs nous sommes arrivés à la finale du tournoi qui a eu lieu ce lundi 8 avril.

M. le Proviseur a félicité les sportifs et a remis la coupe au gagnant.

Merci à tous les participants et à l’organisateur pour ce tournoi passionnant !

Concours de nouvelles

Félicitations aux deux lauréates de cette première édition du concours de nouvelles !

Les membres du jury ont été sensibles à la richesse du vocabulaire, à la construction recherchée des phrases et à la qualité de la narration.

Toutes nos félicitations aux lauréates !

 

Hannah Rose, 3ème B

« Seule »

Quand le soleil disparaît derrière les milliers de gratte-ciel qui dominent l’horizon, je quitte ma demeure en direction du centre-ville. Je lance un dernier regard derrière moi, et je soupire. L’immeuble dans lequel je vis maintenant – identique à tous les autres bâtiments de la rue, du quartier, de la ville – me paraît tellement différent de la petite maison dans laquelle j’ai grandi, avec sa petite porte rouge, avec ses fenêtres qui étaient presque totalement cachées par le chêne dans le jardin, avec ses murs qui contenaient mes tout premiers souvenirs. Cette maison se trouvait dans ma ville, la ville où j’avais toujours vécu. En un clin d’œil, je m’y retrouve – dans cette ville mystérieuse, ma ville, avec ses centaines de ruelles qui serpentaient jusqu’à l’infini. Ma ville, avec ses secrets que nul autre que moi connaissait. Ma ville, ma cité, mon petit royaume à moi – qui aujourd’hui n’existe plus. Ma ville, dont la population a été complètement décimée ; ma ville, qui a été effacée des cartes ;   ma ville, mon pays qui est déchiré par la guerre.

Et je me retrouve donc aujourd’hui dans cette nouvelle cité, étrange, hostile, me sentant complètement dépaysée. Rien ne m’est familier. Je ne connais personne. Je ne connais aucune rue, aucun bâtiment. Mais je ne peux vivre ainsi – il faut que je découvre ce qui m’entoure, il faut que je « fasse connaissance » avec cette ville qui devra désormais être la mienne.

Je respire profondément et m’arrache de mes souvenirs. Le ciel s’assombrit rapidement, il faut que je me dépêche. Je fais un premier pas devant moi, plongeant dans l’obscurité. Un deuxième pas, et les ténèbres m’engloutissent. En marchant, je choisi des rues au hasard, errant d’un boulevard identique à un autre. Les bâtiments, tous d’une couleur grisâtre, semblent toucher le ciel. J’essaie en vain de trouver de la verdure, mais il n’y a aucun arbre, aucune trace de la nature. Et lorsque l’odeur de l’essence, mélangée à celle des cigarettes et des égouts, parvient à mes narines, je m’étouffe. Je pense à mon petit jardin — mais on l’a probablement déjà réduit en cendres. Les larmes me montent aux yeux en pensant à la destruction de tout ce qui m’est cher, mais je suis rapidement distraite par un autre malheur qui s’ajoute à ma situation : il fait un froid épouvantable. Je me rends compte que je vais bientôt geler, et qu’il faudrait bien rentrer. Mais lorsque je regarde autour de moi pour m’orienter, je ne reconnais aucun bâtiment — cette rue ressemble aux milliers d’autres rues qui parcourent la cité. Je suis perdue, perdue au milieu d’une cité hostile que je ne connais point. J’essaie de saluer quelqu’un pour leur demander où je me trouve, mais tous m’ignorent. Mon souffle se condense dans l’air. Que vais-je faire ?

En regardant autour de moi, j’aperçois un groupe de gens qui semblent se diriger vers le centre-ville. Je décide de les suivre, en pensant que je pourrais peut-être retrouver mon chemin à partir de là-bas. En marchant, je m’aperçois que les rues deviennent de plus en plus larges. De plus en plus de gens nous rejoignent au fur et à mesure que l’on se rapproche du centre. Deux, trois, quatre, dix gens s’ajoutent au groupe. Je me retrouve bientôt au sein d’une foule grandissante. Au fur et à mesure, je dois adapter ma vitesse à celle des autres, il faut que je balance mes bras et mes hanches d’une certaine manière afin d’éviter de frôler les gens. On me gêne, on me pousse, on m’écrase ; il faut absolument échapper à cet entassement. J’augmente la vitesse à laquelle je marche afin de les dépasser, mais lorsque je les dépasse, je ne sais plus que faire, ni pourquoi je les ai dépassés, car je me retrouve dans exactement la même foule, avec exactement la même gêne.

Je reste figée pendant une seconde, et je regarde autour de moi. Je suis entourée de milles couleurs, milles bruits, milles odeurs. Mais je n’entends rien, sauf ma propre respiration et mon cœur qui semble battre tellement fort qu’il est étonnant que personne d’autre ne l’entende. Mais il faut que je continue — je ne peux malheureusement pas rester ainsi jusqu’à la fin des temps — et, avec une dernière inspiration, je plonge dans la foule.

Je regrette immédiatement ma décision.

Sans réfléchir, des milliers de gens courent autour de moi, se livrant à leurs occupations personnelles. Ils ressemblent à de petites fourmis — un groupe, un but, un cerveau, une mentalité. Chacun de mes mouvements est délibérément calculé. Je dois marcher comme eux, aussi rapidement qu’eux, je dois penser comme eux. Si je m’arrête, si je tombe, ils me contourneront, me dépasseront, me piétineront. Si je meurs, ils continueront. En regardant cette masse vivante, silencieuse et oppressive, indifférente à toutes mes luttes et à tous mes malheurs, je m’asphyxie. J’ai envie de me recroqueviller sur moi-même et d’oublier le monde, de tout oublier. Je veux me lever, partir, fuir, et ne jamais revenir. Mais impossible de m’en extraire.

Ma vision s’assombrit. Mon cœur bat à tout rompre. Je n’arrive plus à respirer. Je suffoque. Entourée de milliers de gens, je n’ai jamais été aussi seule.

 

Romane, 6ème B

« Le retour des mésanges bleues »

Avez-vous déjà vécu une injustice ? Avez-vous été dans le cœur de l’action ? L’avez-vous vécu sans même comprendre ce qui se passait autour ? Même si vous ne vous en souvenez pas, il reste des traces, elles réapparaitront. Avez-vous déjà été au beau milieu d’une foule parlant une langue que vous ne comprenez pas, certaines personnes s’affolant, d’autres se pansant, d’autres encore se barricadant… ?

Au milieu d’une poussette, insouciante, mais sentant quand même une ambiance pesante dans l’air, foulant d’un pas hésitant le sol recouvert de suie et de caoutchouc brulé, les restes des barricades de pneus et autres objets indéfinissables -je ne savais pas quoi dire, je n’avais rien à dire, je savais à peine parler. Pourtant, lors d’un rassemblement de masse sur la place principale, je laissai échapper mon premier “j’ai peur”. Les gens criaient pour refermer les portes de l’enfer. Ce rassemblement était le fruit d’une nuit tragique de novembre, où les démons s’étaient emparés de fusils, laissant dans des rues des spectacles macabres. Les fleurs du mal sortaient du sol même pour dévorer le peu d’espoir qu’il restait. Depuis cette nuit-là, un bourdonnement s’intensifiant à chaque instant, amenait les gens à se révolter. Ce bourdonnement s’était mué en un cri de détresse aigu, recouvrant les chants des mésanges bleues. La paix n’était plus, même les berceuses des oiseaux n’aidaient plus à s’endormir.  Le soir, quand nous entendions des feux d’artifices, je prenais peur. J’avais raison, ils n’annonçaient pas l’accalmie du peuple. Je me souviens des paroles de ma mère, “A mes dix-sept ans, je fis un vœu, vivre une révolution. Le ciel m’a entendue, mais il m’a joué un tour ; on habite dedans, mais on est dehors.” En effet, nous ne savions rien de ce peuple, de leurs traditions, de leur histoire…Même si nous étions au cœur de l’action, nous étions dehors !

Quand décembre et janvier furent passés, février tomba dans un retentissement effroyable. L’inquiétude qu’avait éprouvée le peuple se confirma, personne ne voulait le croire. Heureusement, les gens nous acceptèrent, même avec joie. Avant, avant que tout cela n’éclate, les gens étaient rassurés qu’il y ait encore des étrangers, comme si cela voulait dire que tout n’était pas perdu. Dans la rue de notre logement, deux enfants se répétaient quelques phrases, comme une ritournelle :

Petit enfant, petit enfant,

Avez-vous pensé aux petits enfants ?

Lâchez-donc vos armes,

Soyez gentils avec les petits enfants.

 

Mes seuls souvenirs sont chétifs – une balade en poussette sur la place principale, entourée de barrières de sécurité en métal froid ; mes jeux avec mon voisin et nos collections d’éponges, collection que l’on affectionnait particulièrement ; l’arôme étranger de l’air ; et les chants des oiseaux, enfin revenus pour le printemps, quand l’agitation s’était calmée. Les arbres commençaient à donner naissance à de fins bourgeons, les mésanges bleues revenaient, et la paix s’installait.

Cette nouvelle est basée sur une histoire vraie, sur mon histoire, lors de ma petite enfance.

 

 

Une dictée peu ordinaire

Dans le cadre de la semaine de la francophonie, les élèves ont eu l’occasion de faire une dictée tous ensemble grâce à une visioconférence organisée par notre maitre-formatrice Madame Boudjatit et notre directeur Monsieur Gosselin.

A partir du texte inspiré de l’album, « Un jour, un loup » de Grégoire Solotareff,

les élèves se sont prêtés à l’exercice de la dictée avec sérieux : et ce, sous la dictée par Mr Grégoire Solorateff lui -même !

L’auteur a ensuite pris le temps de répondre à leurs questions.

Ce fut un superbe moment d’échange ! Merci Mr Solotareff !

Les CM